La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT : 42497

a l'honneur de vous donner avis qu’il est sur le point de renoncer à la folle entreprise de s'immoler au salut public, pour ne plus songer qu’à refaire sa fortune, s'étant réduit à la besace dans la poursuite de ce projet insensé, ayant même été dévalisé chez quelques ‘citoyens ‘, auxquels il avait demandé asile... On lui conseille donc de faire le métier de courtier expéditionvaire : en conséquence, il vous prie de vouloir bien lhonorer de vos ordres pour-son correspondant. Ils me parviendront exactement, en me les adressant à l'hôtel de la liberté perdue.

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LETTRE A...

(Septembre 1791)

Ainsi qu'il l'avait annoncé dans le billet précédent, Marat songeait à quitter Paris. Il se mit en route le 44 septembre, continuant cependant à envoyer à un ami sûr la matière de chaque numéro de L'Ami du Peuple-Le texte du numéro 537 fut envoyé par lui de Clermont-en-Beauvais, celui du numéro 558 de Breteuil, celui du numéro 539 d’un hameau des environs d'Amiens. Mais, après des péripéties ‘dunt il fait le récit complet dans le numéro 560 (27 septembre 4791), Marat dut rentrer à Paris. Dans son numéro 553 (20 septembre), c’est-à-dire peu de jours après son départ, il avait publié une longue lettre intitulée : « Lettre de l’Ami du Peuple à Me F... ». La personne dont il s'agissait était Mue Fouaisse ; Marat l'avait connue chez le graveur Maquet, où il avait vécu pendant de longs mois. Mie Fouaisse avait fort à ‘se plaindre

1. Si jamais il me prend fantaisie de donner au public les mémoires de ma captivité, ces traits piquants ne seront pas omis. (Note de Marat)