La correspondance de Marat

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des mauvais traitements que lui faisait subir Maquetf, et elle demanda conseil à Marat. « Je lui indiquai, raconte Marat, le moyen d'obtenir de son tyran, et la reconnaissance de ses meubles, et un billet du montant de ses honoraires. Comme j'étais sur mon départ pour Londres, après l’anéantissement de la liberté par le massacre du Champ-de-Mars, elle me pria de lui chercher une place de gouvernante d'enfant; Maquet, craignant qu’elle ne partit avec moi, la tint en charte privée, et fit tout ce qui dépendit de lui pour me faire tomber entre les mains des assassins de Lafayette, sans cependant trop se compromettre. » C’est alors que Marat signala publiquement les procédés de Maquet, dans sa « Lettre à Mie F... » ; mais Maquet n'y élait pas nommé. Le surlendemain (jeudi 22 septembre 1791), le numéro 557 de L'Ami du Peuple publiait une lettre envoyée sans doute, avec la matière même du numéro, de Clermont-en-Beauvais, le 45 septembre 1791. Elle est intitulée : « A l'homme de lettres auquel l’Ami du Peuple a laissé, en partant, deux numéros relatifs au persécuteur de Mie F...».

C'est d’après la connaissance que j'ai de la droiture de votre âme, Monsieur, que je vous ai confié, en partani, les. derniers numéros que je donnerai au public. J’espère que le premier de ceux qui concernent l'oppresseur de MI: F... a paru. Si quatre jours après, heure pour heure, vous ne recevez pas une visite de ‘cette opprimée, à laquelle jai fait passer votre adresse, pour vous annoncer qu'elle est affranchie de toute tyrannie, et que son persécuteur s’est acquitté envers elle, changez d’imprimeur, et mettez à l'instant le second numéro sous presse. En s'entendant nommer tout haut, en voyant sa conduite dévoilée au grand jour, et en voyant la sévérité des lois appelée sur sa tête coupable, ce lâche oppresseur éprouvera à son tour l’effroi que sa férocité a fait éprouver à une personne douce et timide, qu'il retient peut-être encore en charte privée. Le juge de paix et le commissaire de police de sa section rou-

A. C’est dans un placard publié le 10 septembre 1192, en réponse à un de ses calomniateurs, nommé Deflers, que Marat fait ce récit-