La correspondance de Marat
LA CORRESPONDANCE DE MARAT 2341
reconnaître que votre gloire ne m’est pas indifférente, quoique mon grand but soit le salut public. J'aurais dédaigné de prendre la plume pour assurer la fête projetée, si elle n’avait pour suite de manifester fortement l'opinion publique sur l’exécrable décret lancé contre la garnison de Nancy et sur la scélératesse de la Cour, de réchauffer le patriotisme pour les classes inférieures de l’état social, desquelles celui des soldats de ligne, et d'humilier les cruels ennemis de la Révolution.
Tout ceci entre nous, mais agissez promptement et avisez sur les désordres à redouter.
LXXXVII
LETTRE A PETION (Avril 1792)
Marat publie cette lettre dans le numéro 643 de L'Ami du Peuple (samedi 28 avril 1792}, sous le titre : « Lettre de Marat, l'ami du peuple, à Petion, maire de Paris. »
S'il est un complot criminel, affreux, atroce, fait pour remplir d’indignation et de fureur tous les cœurs honnêtes, c’est celui d'affamer le peuple, pour avoir un prétexte de l’égorger, comme séditieux et rebelle, lorsqu'il vient à se soulever contre les-accapareurs, les agents de famine. C'est cet exécrable complot, monsieur, que formèrent, il y a plus de cinquante ans, les exacteurs de provinces”, conjurés avec les chefs de police de la capitale. C’est cet exécrable complot dont l’agioteur genevois, qui était à la tête des finances, se fit une abominable ressource, pour
1 Les intendants. (Note de Marat)