La correspondance de Marat

250 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

Ainsi, tant que Salle, qui a cherché à soulever son département pour attenter à la liberté des commissaires de la Gonvention, et qui a cherché à avilir la Convention elle-même, en la déclarant du parti d'Orléans: tant que Barbaroux, qui a donné l’ordre à un bataillon de Marseillais de s'emparer des‘avenues de la Convention, pour faire passer l'appel au peuple; tant que Gensonné, qui a entretenu une correspondance suivie avec le traître Dumouriez ; tant que Lasource, parasite de Sillery.et auteur de l'élévation de Valence; tant que Brissot, Guadet, Buzot. Vergniaud,etc., qui ont tenu des conciliabules nocturnes ‘avec Dumouriez, et qui le disculpaient encore, il y a quelques jours, au comité de défense générale, n’auront pas été mis en état d’arrestation, je regarderai comme l'effet d’une conjuration liberticide le décret:qui m'a ôté la liberté, le décret qui n’a pour but que d’ouvrir les portes de l'Abbaye AUX généraux traîtres à la patrie, aux rebelles de la ville d'Orléans qui ont fait massacrer les députés patriotes, «et aux machinateurs détenus, dans l’esprit que le peuple s’y porterait pour me mettre en liberté.

Avant d'appartenir à la nation, j'appartenais à la patrie : je me dois au peuple dont je suis l'œil: je vais donc me mettre à couvert des attentats des scélérats soudoyés,/pour Pouvoir continuer à démasquer les traitres et à déjouer leurs complois, jusqu’à ce que la nation ait connu leurs trames perfides et en ait fait justice.

Déjà quarante-sept départements ont demandé l'expulsion des députés qui ont voté l'appel au peuple et la détention du tyran; les autres sont prêts à émettre le même vœu. Un peu de patience encore, «et la nation en fera justice. Je ne veux pas que la Convention ‘soit dissoute; je demande qu'elle soit purgée des traîtres qui s'efforcent de perdre la mation en rélablissant le despotisme.

Mara.