La correspondance de Marat
10 LA CORRESPONDANCE DE MARAT
Recevez, mon très cher, mes sincères remerciements pour toutes les démarches obligeantes que vous avez bien voulu faire au sujet de mes ouvrages, et continuez-moi vos bons offices; on a besoin du zèle d'un ami quand on a à combattre une aussi puissante faction.
J'ai vu M. du Villars, il m’a dit que vos affaires avaient été retardées en France, mais qu’il espérait que les obstacles allaient être levés. Les âmes franches et droites comme la vôtre ne connaissent pas toutes les routes tortueuses des satellites d'un despote, ou plutôt elles les dédaignent. Souvenez-vous cependant, mon tendre ami, qu'il faut quelque ménagement quand on n’est pas les plus forts.
Mes affaires commencent à reprendre une tournure favorable : mais si elle ne se soutient pas, je me déterminerai à repasser à Londres, et comptez que le plaisir de me rapprocher de vous y entrera pour beaucoup, car je ne me Îlatte pas de vous revoir ici de longtemps. ;
Adieu, mon cher ami, aimez-moi toujours comme je vous aime. Madame la marquise me charge de mille choses honnêtes pour vous.
Marar.
P. 8. — Le journal de Maty, le Westminster Magazine, et les autres journaux anglais, ne sont pas à mépriser. J’ai écrit à Wirchaux, qui m'a demandé des extraits. Répétez bien mes expériences. Si vous pouvez placer un certain nombre d'exemplaires de mes ouvrages chez Elmsley, parlez, je vous en enverrai à l'adresse que vous m'indiquerez. Écrivez-moi souvent et voyez si quelque Anglais veut traduire les Recherches sur le feu et l'électricité ; je vous ferai passer des exemplaires corrigés.