La correspondance de Marat
LA CORRESPONDANCE DE MARAT 49
vailler au progrès d'une nation dont il connaît les vertus et le riche naturel. Il a donné sa parole qu’il n'acceptera pas d'autres engagements et s'étonne un peu des précautions qu’on prend pour qu'il observe sa promesse. « Les personnes qui me connaissent particulièrement saveut bien qu'il y a peu de précautions à prendre avec un homme qui a toujours respecté le gouvernement, les lois, les mœurs des pays qu'il a parcourus, qui ne désire que de devenir le bienfaiteur de la jeunesse et qui ne fera jamais rien qui puisse ternir une réputation à laquelle il a tout sacrifié. »
XVIII
: LETTRE. A ROUME DE SAINT-LAURENT!:
(20 juillet 1783) Monsieur,
Rien de plus vif, sans doute, que votre zèle pour la gloire de l'Espagne, votre nouvelle patrie. Je vois avec un plaisir extrême que je pourrais aussi consacrer mes talents aux progrès des arts et des sciences, au milieu d’une nation que je vénère. Mais, Monsieur, ma joie n’est pas tout à fait sans mélange lorsque je pense que M. l'ambassadeur, chargé de prendre des informations sur mon compte, entendra peut-être les clameurs de nos philosophes, pour qui c’est un crime que de croire en Dieu. Vous savez combien ils en veulent à ceux qui, comme moi, ont refusé de
1. Cette lettre, dont l'original fait partie d’une collection privée, a été publiée pour la première fois dans la Revue politique et littéraire (Revue bleue) du 13 juillet 1907, p. 57-58.