La correspondance de Marat

22 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

indiquer un départ prochain. Il prie son correspondant de faire les démarches nécessaires pour hâter son établissement en Espagne. Il demande un versement de 20.000 livres du roi d'Espagne afin de passer à Londres recruter des ouvriers en cuivre et en verre pour les emmener en Espagne. Il rapporte ensuite deux cures médicales dues à son traitement par l'électricité. Entre autres, il a rendu la vue à un M. de l'Isle, qui l'avait perdue depuis trente-trois ans. « Mais c’est en Espagne que je désire déployer les ressources de ce remède admirable lorsqu'il est administré par un médecin physicien!. »

XXI

LETTRE À ROUME DE SAINT-LAURENT* (6 novembre 1783)

Paris, le 6 novembre 1783.

Je croyais, mon cher ami, vos affaires et les miennes terminées, et je vois, pour mon compte, que j'ai encore besoin de patience. Je désire que la vôtre ne soit pas longtemps à l’épreuve. Vous m’annoncez de nouvelles informations. Je ne saurais imaginer sur quoi elles peuvent porter. Quoi qu’il en soit, je me flatte pouvoir soutenir le plus strict examen. J'aurais pensé toutefois être assez avantageusement connu du public pour que l’on m'en eût dispensé. Au surplus, vous me marquez de la part de Monsieur le comte de Florida-Blanca qu'avant le 15 de ce mois mon affaire serait terminée, et nous voilà au 6, sans que

1. Analyse extraite d’un catalogue d’autographes.

2. Cette lettre a été publiée dans la Revue des documents historiques (tome III, p. 441, année 1875-1876). Elle avait été conservée dans les papiers du comte Réal, et faisait partie, en 1875, de la collection d'autographes A. Bover.