La crise balkanique (1912-1913)

VIT ae s PRÉFACE

_sur sa situation géographique, trouveront la considéra-

tion qui leur est due. » De fait, la diplomatie viennorse s’entremettait à Sofia afin que les concessions réclamées par la Roumanie pour prix de sa neutralité pendant la querre contre les Turcs et à titre de compensation pour Paccroissement des autres Etats balkaniques, lur fussent accordées. Mais, à Sofia, un Roi et un gouvernement infatuës par leurs succès contre les Turcs, faisaient la sourde oreille aussi bien aux conseils de Vienne qu'aux suggestions de Pétrograd. I fallut quatre mois de pourparlers fastidieux pour aboutir au protocole de Pétrograd, du qg mai 1913, quin'apportait à la Roumanie que d'insignifiantes compensations. La Roumanie, en somme, avait manqué le coche ; elle s'en voulait à elle-même de son abstention dans la querre balkanique et elle S'affermussait dans la résolution de profiter de la première occasion, st elle venait à se produire, pour regagner le temps perdu.

L'occasion se présenta : ce fut l'aggression de la Bulgarie contre les S'erbes et les Grecs. La Roumanre sentait venir l'orage; elle était avertie peut-être par Vienne qui espérait trouver en elle une complice : c'est le moment où la Ballplats faisait offrir à Bucarest un partage de la Serbie avec l'Autriche et la Bulgarte ; c'est le moment où il envoyait M. Riedl en mission en Roumanie. M. Maioresco, Président du Conseil, avait