La crise balkanique (1912-1913)

LA PÉNINSULE BALKANIQUE D'APRÈS LE TRAITÉ DE BERLIN 9

cas d'opposition, la violence était employée, violence sans limite telle que la cruauté hamidienne savait

l’organiser. Ainsi depuis une (rentaine d'années les centres Macédoniens, Epirotes, Serbes limitrophes de

l’Albanie se voyaient lentement passer entre les mains

des Albanais qui, sous l’ordre d'Adbul-Hamid, des-

cendaient de leurs montagnes pour conquérir la

plaine. Un des chefs Albanais, instrument docile des

volontés de la Porte, pouvait à ce sujet dire : « Si

Abdul-Hamid était resté cinquante ans encore sur le

trône, la Turquie d'Europe, la Thrace exceptée, serait

devenue albanaise ». Cette pensée d'un optimisme

exagéré contient une bonne part de vérité.

Mais pour accomplir ce dessein, il fallait de toute nécessité avoir l'Albanie en main, dévouée. Aussi fut sévèrement arrêlée toute infiltration moderne dans l'intérieur albanais; pour l’isoler du reste de l'Empire aucune route ne fut créée, pas une école ne fonctionna; l’albanais primitif et fidèle était l'instrument parfait entre les mains du gouvernement turc. En retour, le régime hamidien réservait aux Albanais toutes ses faveurs, toutes ses récompenses et d’une même reconnaissance privilégiée était entouré et le bey transmetteur des volontés impériales et le simple laboureur, élément actif de la conquête terrienne.

La révolution Jeune-Turque exerça une répercusy 4