La crise balkanique (1912-1913)

LA PÉNINSULE BALKANIQUE D'APRÈS LE TRAITÉ DE BERLIN 11

qur par l'annexion de la Bosnie et de l'Herségovine

s'annexait une population musulmane importante.

En Albanie le Gouvernement Jeune-Turc dans sa tâche d’assimilation pouvait compter sur un avantage appréciable, duquel il se servit d’ailleurs avec énergie — lacommunauté de religion. Comme nous l'avons dit la population albanaise se trouvait, dans sa grande majorité, sous l'influence et la puissance des « beys », or ceux-ci pour le plus grand nombre étaient hostiles aux Jeunes-Turcs, la lutte s’engagea aussitôt entre le gouvernement de Constantinople et les chefs terriens d'Albanie. Pour faire de l’Albanais un Turc à sa façon il fallait au Comité « Union et Progrès » deux résultats immédiats, en premier lieu la disparition des ç« clubs » qui entretenaient et développaient l’idée nationaliste,en second lieu leremplacement dela langue albanaise par la langue turque ; cetteseconde mesure signifiait l’étouffement définitif de la conscience nationale albanaïse, qui n'aurait pu survivre sans son idiome, seul legs du passé qui en conservait et perpétuait le souvenir. Contre cette politique se dressaient les seuls éléments éclairés d’Albanie : les beys et les clubs. Les Jeunes-Turcs s'appuyant sur ‘élément fanatique des régions de Scutari et en s’adon-

nant à une propagande insinuante réussirent un