La crise balkanique (1912-1913)

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_ dans la situation d’un débiteur à qui on a trop prêté et auquel on ne peut brusquement couper le crédit

sans faire péricliter, du même coup, les intérêts des

créanciers. Il ne restait aux Bulgares que de traiter

_ directement avec la Porte.

Le 8 septembre le général Savoff au nom de la Bulgarie ouvrait officiellement à Constantinople les

négociations en vue de conclure un traité de paix. Le

28 septembre la paix était signée. En remplacement de la ligne frontière Midia-Enos, stipulée par la paix de Londres, la frontière actuelle partait de l'embouchure de la Maritza, cette dernière restant à la Turquie, et venait aboutir, après avoir laissé Andrinople aux Turcs, à une vingtaine de kilomètres au nord du cap Kourou-Bouroun sur la mer Noire. La discussion avait été vive au sujet de Demotika, que les Bul-

gares réclamaient ; ils furent obligés de céder. La ligne

ferrée reliant Dedé-Agatch au réseau bulgare, de Fere-

djick jusqu'à Andrinople, devait emprunter, le territoire ottoman.

La Turquie par le traité de Constantinople gagnait sur le traité de Londres 7.053 kilomètres carrés avec une population de 305.000 habitants.

Les négociations terminées, la paix rétablie, les politiciens bulgares et turcs marquèrent avec signifi-

cation leur volonté de nouer des relations cordiales