La crise balkanique (1912-1913)

282 LA CRISE BALKANIQUE F tomne 1913 aucune décision n'élail encore enregistrée. Les populations albanaiïses livrées à elles-mêmes se laissaient influencer par des agents étrangers, un état anarchique se manifestait dangereusement.

Aux mois de septembre, octobre, novembre 1913 des

incursions fréquentes, de bandes fortement organisées

.d'Albanaïs, sur le territoire serbe, obligèrent, à difré-

rentes reprises, les troupes du roi Pierre à poursuivre jusqu'en pays albanais les insurgés. Une mobilisation partielle fut décrétée par le gouvernement de Belgrade, l'occupation de certains points de l'Albanie provisoirement décidée. De Vienne, sous forme d’ultimatum, vint la demande que, dans un délai de huit jours, les territoires albanais fussent évacués « faute de quoi l'Autriche se réservait d'agir par ses propres

moyens » (1).

1. La tension serbo-autrichienne de novembre 1913 avait encore d'autres raisons. La ligne de chemin de fer SaloniqueUskub-Mitrovitza, aujourd'huien grande partie sur le territoire serbe, était exploitée par la Compagnie des chemins de fer orientaux ; Cie allemande. Un consortium de banquiers autrichiens venait d'acheter — sur l'inspiration évidente du Ballplatz une grosse partie des obligations de la société (obligations émises par la Deutsche Bank) et s'apprètait à jouer d'influence en Serbie. Cette perspective soulevait une vive opposition dans le royaume. Les incidents de frontière serbo-albanais servaient de prétexte à Vienne pour essayer de la manière forte,

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