La crise balkanique (1912-1913)

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284 LA CRISE BALKANIQUE

sein de cette commission deux courants se manifes-

taient, d'un côté les puissances de l’Entente favorables

aux Grecs; de l’autre l'Autriche, l’Italie et la Rou-

manie voulaient obtenir le plus de territoires pour VAlbanie (r).

M. G.-L. Jarray (2) qui connaît pour avoir minutieusement étudié sur place les nécessités de l'Albanie s'exprime ainsi : € Au lieu de créer un Etat bien consütué, on l’ampute d’uncôté et on l’alourdit d'un autre d’un poidsmort.Dibraetsa vallée sontpartie intégrante de l’Albanie : les lui enlever c'est créer une cause de perpétuel dissentiment entre Serbes et Albanais... J'ai séjourné dans ces tribus, Je connais leur état d'esprit et j'estime qu'une telle annexion, sans profit pour la Serbie, ne servira qu’à être une occasion permanente de conflit entre celle-ci et les Albanais. Dibra doit rester à l'Albanie et n'est pour les Serbes qu'un

présent dangereux. Mais si on la leur retire, on leur

1. Nous trouvons la Roumanie soutenant le point de vue de la Triplice, par le fait qu'à Bucarest on désirait assurer une large autonomie aux Koutzo-Valaques. Nulle part cette autonomie n'aurait pu être plus réelle qu'en Albanie où les KoutzoValaques par leur nombre et leur discipline seraient devenus un soutien appréciable pour le nouveau gouvernement. |

2. Au Royaume d'Albanie, p. 212: