La crise balkanique (1912-1913)

! 285 LA CRISE BALKANIQUE

toute civilisation a été consignée, toute infiltration moderne interdite dans ces parages, par le Turc souverain. L'Albanais ne produit que ce qui est striclement nécessaire à sa vie, le superflu il le demande au pillage. L'industrie nationale est la guerre. Pour faire vivre l'Albanie autonome, il faudrait une mise à fond perdu, il faudrait la disponibilité de capitaux importants, capilaux qui durant de longues décades soient improductifs. Où trouver cet argent ? Pour mieux dire : quel pays consentirait sans aucune arrière pensée politique — de faire les frais premiers indispensables pour créer un embryon d'Etat, c'est-à-dire construire les premières routes, Les premiers rails, organiser les ports ou un port, former de toutes pièces les cadres hiérarchiques d'une administration inexistante, poser les fondements des premières écoles, en un mot : conunencer l'édification d'une Albanie autonome ? L'argent se déplace pour chercher des intérêts et ne se déplace que sur la base d’hypothèques, de garanties. Quel

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le intérêts, quelles garanties peuvent fournir les Schk pétars destrochers d’Albanie ?

Le prince de Wied venait gouverner l'Albanie avec

un crédit de dix millions que l'Europe lui avait con-

senti |! L’Albanie autonome n'était pas viable.