La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE INTER-BALKANIQUE 293

La Turquie en envenimant les pourparlers avec la Grèce, en soulevant des difficultés disproportionnées avec les intérêts en jeu, se faisait l’instrament docile des ambitions qui n'étaient pas le but immédiat de sa politique. L'Europe courait de graves dangers...

Les puissances protectrices de la Grèce, la France etla Russie avec le consentement del’Angleterre manifestèrent le 7 novembre à Constantinople leur profond mécontentement de constater combien la politique turque était menaçante pour la paix... Les ambassadeurs de l'Entente « attirèrent l’attention de la Sublime-Porte surles responsabilités qu’elle encourail en ne modifiant pas son attitude dans les négociaions avec la Grèce ». La situation était extrêmement tendue... Le proverbe chinois « qu'alors qu'on a dix pas à parcourir et qu'on en a franchi neuf on a encore la moitié du chemin à faire » se vérifiait tristement. À Vhorizon balkanique s’accumulaient à nouveau de lourdes menaces.

Le statut établi à Bucarest ‘était en jeu; les résultats obtenus par la politique roumaine étaient contestés ; contre le dogme de l'équilibre qui avait prévalu dans la récente Conférence, la Bulgarie soutenue par. la Triplice se dressait ; la Turquie se faisait le champion irréfléchi des détracteurs de cette paix que péni-

blement on venait de signer. La Roumanie ne pou-