La fédération de Pontivy et les Angevins : (1790)

A

avocat à Angers, et Aimé Couraudin de la Noue, conseiller au Présidial d'Angers. A leur passage à Angers, les quatre -commissaires furent solennellement reçus par le conseil municipal, comme nous l'apprennent les Affiches d'Angers.

Le 27 février 1790, la municipalité d'Angers étant assemblée pour entendre le rapport de la députation envoyée à Pontivy, MM. Joseph Delaunay et Couraudin de la Noue sont entrés avec deux députés bretons qu'on a fait asseoir l’un à droite et l'autre à gauche du maire. Après ce court préambule de bienséance, un des députés brelons a prononcé un discours dans lequel il a dépeint, d’une manière aussi touchante qu'énergique, les sentiments d'union et de fraternité que sa province vouait à jamais à la nôtre. Sans doute, elle existera toujours, cette union commencée dans des circonstances orageuses, fortifiée par le temps et consommée sous les plus heureux auspices. M. Couraudin de la Noue n'a point laissé échapper l'occasion de faire briller son patriotisme et son talent, Digne interprète de ses concitoyens, il a inspiré le plus grand intérêt, en parlant de cette coalition qui ne fera plus de la Bretagne et de l'Agjou qu'une seule et même famille ; il a aussi rendu compte de l'accueil flatteur dont nos braves alliés avaient honoré notre députation. M. Joseph Delaunay, avocat, a ensuile donné lecture du procès-verbal de l'Assemblée Générale tenue à Pontivy, des différents arrêtés qui y ont été pris, des différentes motions qui y ont été faites. On à distingué les siennes, etson discours relatif à l'entière suppression de l'impôt du sel a surtout excité les plus grands applaudissements. La mâle éloquence qui avait conduit et soutenu le vainqueur de la gabelle à l'Assemblée Nationale, ne devait pas l'abandonner à Pontivy ; enfin les battements de mains, les cris de bravos dont la salle de l'hôtel-de-ville retentissait à chaque instant, ont plusieurs fois réduit l'orateur à un silencé momentané, qu'il ne rompait que pour s’attirer de nouveaux applaudissements. M. de Houlières, maire, a répondu à tous les précédents discours, avec cette neiteté, cette aisance heureuse, qui caractérisent le véritable président. Nous nous ferions un crime de passer sous silence le zèle patriotique que M. Pierre-Marie Delaunay, procureur de la commune, a montré dans un réquisitoire, tendant à ce que tous les actes émanés de l'Assemblée de