La France sous le Consulat

LE CONCORDAT 14

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CHAPITRE VI

LE CONCORDAT

Bonaparte et les forces morales. — La situation religieuse en France en 1800. Lutte entre les Eglises civile et orthodoxe. — Bonaparte et l'Eglise romaine. L’allocution aux curés de Milan et le Te Deum après Marengo. — Bonaparte et Pie VIT. — Négociations du Concordat, — Exigences de Bonaparte. — Résistance et prétentions du Pape. — Conclusion du Concordat. — Le Concordat. — Les Articles organiques. — L'opposition au Concordat. — Mécontentement de l'armée. Conspiration des généraux. — Vote et proclamation du Concordat. — Mise en vigueur et résultat final du Concordat.

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Bonaparte, ne voulait laisser aucune force morale en dehors de son plan de réorganisation : il y à fait rentrer l'Eglise, l'Enseignement public et la Presse.

Lors de l'établissement du gouvernement consulaire, en dehors d’une petite minorité protestante ou juive, la grande majorité des Français était catholique ‘, de nom sinon de fait. Les catholiques étaient divisés en deux Eglises : l'Eglise constitulionnelle ou assermentée, qui avait accepté l’organisation civile du clergé et prêté le serment décrété par l’Assemblée constituante ; l'Eglise orthodoxe ou insermentée, qui avait refusé ce serment et était demeurée fidèle au pape et à l’ancienne organisation. Les estimations les plus élevées évaluent les membres de l'Eglise constitutionnelle à 60 évêques et 15.000 prêtres mariés. La plupart des évèques orthodoxes avaient émigré, mais ils continuaient à diriger leurs fidèles de l'Angleterre, de l'Allemagne ou de l'Espagne.

1. Sur 35 millions de Français, en 1803, on comptait 32 millions de catholiques .etenviron 3 millions de protestants, calvinistes ou luthériens.

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