La Macédoine

qu'il avait prêté son aide à quelque pays étranger en guerre avec les Turcs, le peuple serbe, compromis, ne pouvait plus demeurer en Turquie ; il était obligé de fuir. À Pest, à Komoran, et parlout en Hongrie, on trouve à cette époque beaucoup d'émigrés de Macédoine. En 1667, Léopold I®,-empereur d'Autriche, accorde certains privilèges aux Serbes et aux Grecs qui s'étaient établis en Haute-Hongrie et qui, pour la-plupart y élaient venus de Macédoine (praesertim autéem ex Macedonia advenientium) (x). i La plus importante de ces émigralions serbes en Autriche eut lieu en 1690. Elle constitue une preuve particulièrement impressionnante de l'importance de l’auto-

rité politique et du rôle national du patriarche serbe. . C'était à l'époque où, par suite de leur insuccès devant.

Vienne, les forces turques commençaient à être repoussées vers le sud. Les succès autrichiens réveïllèrent aussi dans le peuplé serbe l'espoir de la délivrance, de sorte qu'après la défaite turque à Mohacs, en 1687, de véritables soulèvements eurent lieu dans les pays serbes désireux de reconquérir leur liberté. Le patriarche Arsenije IT Carnojevic se trouvait alors à la tête de l'Eglise serbe. Désireux de mettre à profit les resséntiments serbes contre les Turcs, l'Autriche noua des relations avec le peuple serbe et promit de le secourir dans sa lutte pour l’affranchissement. Sur un appel de son patriarche, le peuple se souleva et aïda l’armée autrichienne à pénétrer profondément en territoire serbe. Cependant, en 1690, les Turcs arrivèrent à mettre en déroule les Autrichiens. Alors le patriarche, les insurgés les plus en vue et une multitude de gens du peuple, plus de 40.000 familles, m'osant pas attendre le retour des Tures, partirent à Ja suite de l’armée autrichienne. Et lorsque les Tures se rendlirent maîtres de tous les pays serbes jusqu'à la Save et au Danube, les fuyards serbes durént rester en Autriche. Par des décrets spéciaux délivrés au patriarche serbe,

(1) Messager de la Société Savante serbe, LXVIT, p- 128-131.