La Macédoine

1829, il écrivait un livre en russe, inlitulé « Vieux et Nouveaux Bulgares ». Contenant des renseignements complètement inconnus, ce livre fut reçu favorablement, el Venelin se consacra, avec une ardeur toujours croissante, à la cause des Bulgares. En 1830, l'académie russe le chargea d'explorer Ja Bulgarie. On lui fournissail ainsi l’occasion de voir la nation à laquelle il s’étail dévoué avec tant d'affection. Bien qu'il eût des difficultés considérables avec les objets de son affection, lesquels

l'attaquèrent el le maltraitèrent, — il fut même dépouillé par un Bulgare, de son « Garostavnik », manuscrit qui lraitait des rois el des cars serbes, — et placèrent

sur son chemin les obstacles les plus vexatoires, Venelin réussit à rassembler plusieurs vieux manuscrits, des bal= lades nationales el une certaine quantité de matériaux philologiques. Tous ces matériaux furent utilisés par Venelin dans ses travaux postérieurs sur les, Bulgares (description de ses voyages, les ballades nationales, la littérature, l’histoire et la langue bulgares). Bien que Venelin ait donné, dans ses ouvrages, quelques détails et forniulé des suppositions au sujet des Bulgares, son travail ne possède pas une grande valeur scientifique. Venelin fut un grand idéaliste, doué d'une vive imagination. À son époque, les matériaux scientifiques relatifs aux Bulgares étaient à la fois pauvres el peu abondants, et lorsque ces matériaux lui faisaient défaut, il y suppléait par son imagination exubérante, « qui, en quelques lignes créait des images, au point de prendre pour la réalité scientifique ce qui n’était que l'ardent désir de son âme el le rêve de son esprit ». Il admet lui-même que lorsque les matériaux lui faisaient défaut, il allait les chercher dans sa propre tête. C'est pour cette raison que ses ouvrages fourmillent d'erreurs, et quelquefois de graves erreurs : c’est pour cette raison aussi qu « ils devinrent bientôt surannés ». Mais si ses ouvrages n'ont pas de valeur scie: tifique, ils ont du moins une grande signification pour ja nation bulgare, « Son grand mérite réside dans le fait que, par lui-même, il a créé el ressuscité Ja nation bul-

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