La Macédoine

sèrent, en 183, à l'ambassadeur de Russie à Constantinople, qui était alois le prince Menchikov, et le prièrent d'intervenir en leur faveur. Mais ils échouèrent également dans leur démarche. Après la guerre de Crimée, par un décret du 16 février 1896, la Porte promit à ses sujets chrétiens que leurs droits seraient respectés et que leur religion serail protégée. Sur la foi de “cette promesse, les Bulgares demandèrent que des évêques et des prêtres bulgares fussent nommés dans les éparchies bu’ gares, et que la langue bulgare füt introduite dans les églises au lieu de la langue grecque: Bien que l’ambassadeur de Russie eût appuyé leur pétition à Constantinople, les Bulgares éprouvèrent un nouvel échec. En attendant, l'agitation bulgare prenait de jour en jour plus d'extension, et on S'intéressait davantage à l'émancipation de l'Eglise, même dans la grande masse du peuple.

En décembre 1858, les Bulgares présentèrent au patriarche grec une nouvelle pétition demandant qu'aucun évêque. ne fût nommé dans les éparchies bulgares s'il ne connaissait la langue bulgare. Le Saint-Synode du patriarcat grec répoussa même celte demande, mais en promettant d'examiner la question. Bien que quatre membres du Saint-Synode fussent de vrais Bulgares (de Philippopolis, Vidin, Sofia et Trnovo), la requête bulgare fut en fin de compte définitivement repoussée, en février 1860. Ce fut le signal de nouveaux troubles. À cette époque, les Bulgares possédaient des livres et des journaux. Quatre imprimeries (à Constantinople, Trnovo, Sumen et Philippopolis) étaient activement occupées À l'impression de livres et de journaux séditieux. Le peuple était soulevé. Dans bien des localités, la populace, animée d’un fanatisme de fraîche date, expulsa les prêtres grecs des églises et refusa de payer leurs appointements aux évêques. Mais l’ensemble de ce mouyement de l'Eglise bulgare n’avait aucun rapport avec la Macédoine. Il ne concernait que les Bulgares et non les Serbes de Macédoine. Une circonstance contemporaine

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