La Macédoine

nom de Macédoine, non seulement la Macédoine véritable, mais aussi une très grande partie de la Vieille Serbie à laquelle l’idée de la Macédoine a été étendue et que les Bulgares ont fait rentrer —de même que toute chose possible en quelque lieu que ce fût, — dans la sphère de leurs prétentions.

En écrivant ce livre, nous ayons donc, — bien qu’elle soit incorrecte — à dessein fait nôtre la conception de la Macédoine conforme à la définition bulgare, soit le territoire à partir des frontières de l'Etat bulgare jusqu’à la montagne Sar, de la rivière Drin jusqu'au golfe de Salonique et à la rivière Mesta.

L'objet de ce livre est de donner un exposé digne de confiance sur l’origine des Macédoniens, ce qu'ils furent dans le passé, ce qu'ils sont aujourd'hui et de montrer d'où est venue la confusion qui existe à leur sujet depuis que l’état réel des choses a été oublié et qu’une « Question macédonienne » a été créée. En traitant cette question, j'ai fait de mon mieux pour ne puiser qu'aux sources les plus sûres et ne consulter que les meilleures autorités en la matière.

Il existe peu de sources historiques sur la Macédoine. Je ne me suis servi que de celles qui sont incontestablement dignes de confiance, évitant soigneusement celles qui sont douteuses. Je me suis surtout bien gardé d'utiliser les notes sujettes à caution des étrangers qui ont voyagé dans la Péninsule balkanique. Sans connaissances de l’histoire, des circonstances, de la langue, ils ont introduit dans leurs ouvrages des faits qui ne peuvent que surprendre par leur inexactitude. En 1807 déjà, G. S. Rakoyski, un des-plus grands chauvins bulgares, a appelé les notes de ces voyageurs « des élucubrations poétiques » et des « contes des mille et une nuits », lorsqu'il y trouvait des choses défavorables aux Bulgares. Mais les Bulgares oublièrent vite ce juge-

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