La Macédoine

ment, et lorsque les notes des voyageurs étrangers les avantagent au détriment des Serbes et des Grees, ils les citent à profusion. Quelques voyageurs sont allés jusqu'à dire que Kosovo Polje, Prizren et Novo Pazar se

trouvent en Bulgarie; les Bulgares ont accueilli leurs

déclarations avec empressement et s'en sont servis pour renforcer leurs affirmations tendant à prouver que la Macédoine est un pays bulgare. J'ai désiré que mes affirmations fussent d’une nature différente. Aussi me suisje bien gardé de puiser à ces sources, quoique j'aie trouvé dans ces relations de voyage beaucoup d’allégations d’après lesquelles non seulement la Macédoine est habitée par des Serbes mais, même, que Philippopoli est « l’une des plus anciennes villes de la Serbie ». De tels documents historiques ne prouvent rien, ni en faveur des Serbes ni en faveur des Bulgares, — ils sont sans valeur aucune.

On a beaucoup écrit sur la Macédoine. Les Bulgares, en particulier, lui ont consacré de volumineux ouvrages. Ils avaient besoin de persuader à tout prix le monde que la Macédoine est un pays bulgare et, dans ce but, ils ont écrit inlassablement. La littérature bulgare sur la Macédoine est de deux espèces. |

La première consiste en une masse de petits livres et de brochures imprimés sur du mauvais papier avec de mauvais caractères, écrits dans un style au-dessous de toute critique et bourrés d'arguments qui dépassent la compréhension des gens sains-d’esprit. IIS sont l’œuyre de demi-lettrés bulgares : prêtres, instituteurs et petits fonctionnaires des villages les plus éloignés de tout centre, qui les ont écrits dans le but de persuader la masse du peuple bulgare que la Macédoine est un pays bulgare. Cette littérature n’est digne d'aucune attention. . La seconde se compose de gros onvyrages imprimés

sur du papier élégant avec de beaux caractères, écrits dans un style prétentieux et d'une logique forcée. Ges ouvrages portent la signature de professeurs de l'Université, de membres d'académies, de docteurs en philo-

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