La Macédoine

auparavant avec tant de succès el qui avait reçu sa consécration dans le traité de San Stefano. L'exarchat continuait à résider à Constantinople, mais ül était alors en étroit:contact avec le gouvernement bulgare. Avec l'argent fourni par le budget de l'Etat bulgare, l’exarchat créa un service spécial, dit : « Skolsko Popéciteljstvo (Département des écoles) », qui maintenait en Macédoine toute une armée d'agents. Les écoles devinrent ainsi des ramifications du département scolaire de l’exarchat bulgare. Finalement, immédiatement après que la guerre fut terminée, les Bulgares entreprirent de travailler, non seulement au rétablissement des diocèses bulgares supprimés en Macédoine, mais encore à la création de nouveaux. 6

Aïnsi furent établies les conditions qui forcèrent la population serbe à se soumettre à l’exarchat si elle désirait rester slave et vivre en paix. Tous les Macédoniens savent que leurs ancêtres étaient serbes, et un srand nombre d'entre eux se souviennent que, au temips de leur jeunesse, les Bulgares étaient inconnus dans leur pays (voir les suppléments n° r, » et 3). L'exemple suivant suffira, à lui seul, pour démontrer jusqu’à quel point la propagande bulgare en Macédoine était couronnée de succès.

À l'époque qui précéda l'institution de l’exarchat bulgare, un instituteur serbe, George Miletie, frère de Svetosar Miletic, le chef national des Serbes en Hongrie, arriva à Velès. Il se trouvait en Macédoine lors de la lutte engagée pour secouer le joug des Grecs. Comme un bon Serbe, il participa aussi à cette lutte, mais il courut les chances de ceux qui, prenant conseil de la Russie, se joignirent au mouvement bulgare, et il devint un chef bulgare en Macédoine. Aujourd’hui, son fils Ljubimir Miletie (dont le nom et le prénom sont serbes) est pro-

fesseur à l'Université de Sofia et l'un des plus forcenés

serbophobes. Mais en dépit de toute l'aversion éprouvée contre les Grecs, de l’appât d’une liturgie slave offert par

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