La Macédoine

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tinueraient À demeurer sous le patriarcat œcuménique grec) » et que « le palriareat nommerait les prêtres serbes pour le peuple serbe » (tr). Mais tous les efforts du gouvernement serbe furent trop faibles pour enrayer l'influence bien supérieure de la Russie à Constantinople. L'exarchat bulgare, finalement établi en 1870, entama aussi très profondément le territoire serbe. Les protestations du gouvernement serbe demeurèrent sans effet.

L'Eglise indépendante de Serbie ne pouvait pas non plus s’accorder avec la création de l’exarchat bulgare.

Lorsqu’en 1870, le patriarche œcuménique, désireux de réformer la décision établissant l’exarchat bulgare, convoqua un concile œcuménique, afin que la question püt être résolue par l'assemblée des métropolites de l’église orthodoxe, le métropolite de Serbie répondit à l'invitation du patriarche que « la Porte avait qualité seulement pour approuver ou confirmer la résolution de l'Eglise, mais ne pouvait par elle-même résoudre les questions d'Eglise, sauf en consultation avec l'Eglise. » « Cette décision ne pouvait donc avoir aucune force obligatoire pour l'Eglise. Par la décision de la Porte, l'Eglise était grandement exposée à une action arbitraire, et son existence future eût été rendue impossible dans un pays où les pensées, les actions et le respect sont exposés à changer et où sont minées les fondations de la sécurité (2): »

Lorsque le gouvernement serbe vit que ses protestations étaient sans effet, il assuma lui-même la tâche de faire ce qu'il pouvait pour sauver la population serbe des empiètements de l'influence bulgare. À cette fin, un comité fut formé à Belgrade pour veiller à l'éducation et au progrès intellectuel des Serbes en Turquie et pour « soumettre au gouvernement des propositions tendant à ouvrir des écoles et à envoyer des professeurs, des livres et d’autres choses nécessaires ». En moins de cinq années, la Serbie réussit, non pas cependant sans de grandes dif-

(1) Comment naquit l’exarchat bulgare, p. 30. (2) loyan Rüistie, Relations étrangères serbes, III, pp. 294, 295.

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