La Macédoine

Ce dernier ne pouvait être que l'œuvre d'un Bulgare que Je hasard avait amené en Macédoine. Toutes les notes marsinales,les légendes jointes aux portraits et Les inscriptions tiouvées dans les églises, ete, en Macédoine, sont purement serbes. Dans plusieurs d'entre elles, la langue mentionnée est le serbe. En 1466, l'archevèque Marko, d'Ochrida, ordonne de traduire en serbe (1) le « Canon de la ‘Grande Eglise » (Zakonik Velike Crkve) à Ochrida. Dans un manuscrit macédonien du xvn° siècle, contenant les sermons de Damaskin Studita, il arrive que l'on donne la définition d'un mot et que, pour l'expliquer clairement, on nous dit ce qu'il signifie « en langue serbe (c'est-àdire macédonienne) ». (2)

Au xx siècle, et jusqu'à l'apparition de la propagande bulgare, la langue parlée en Macédoine est appelée « serbe ». AS son « Sprski Rjecnik » (dictionnaire serbe), Vuk S. Karadzic parle de la langue macédonienne en l'appelant « serbe ». Ainsi que nous l'avons déjà dit d'autre part, il mentionne le fait « qu'à Tetovo les Turcs parlent le ture et Falbanais, et que Îles chrétiens parlent le serbe » ; que, dans les environs de Tetovo, il y a des villages dont les habitants professent la religion turque, mais parlent le: « serbe »; qu'à Kicevo (Kreava) « environ un tiers des habitants est chrétien, et que le reste professe la religion turque, mais que tous parlent e « serbe » : qu'à Gostivar, « les Turcs parlent le turc et l'albanais et que les chrétiens parlent le « serbe » ; qu’en :836 il rencontra à Cetinje deux hommes de Debar parlant le « serbe », et que « dans celte région (aux environs de Debar), il y a plusieurs villages où les habitants ont le même langage que ces deux hommes, et qu'ils s'appellent eux-mêmes Serbes. »

La différence entre les langues macédonienne et bulgare a été depuis longtemps constatée par les érudits.

1) Li. Stojanovie, « Stari Srpski Zapisi i Natpisi » (« Notes et inscriptions de l'ancienne Serbie »), n° 328:

2) V. Djérie, « © srpskom imenu u Staroj Srbiji i Makedoniji » (« Le terme de « serbe » en Vieille Serbie et en Macédoine »), p: 27.

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