La Macédoine

deux côtés du Sar, avec les villes principales de Prizren, Uskub, Prilep et Monastir. Il fut reconnu roi par les peuples de toutes ces régions et s’intitula d'office : « Seigneur du pays serbe, des Grecs et des provinces de l'Ouest » (rx). Dans une lettre en date du 5 avril 1390, adressée à la république de Raguse, le roi Vukasin s’exprime en ces termes : « Et le Christ m'institua maître de tout le pays serbe, des Grecs et des provinces de l'Ouest » (2). Son frère, Ugljesa, se proclama prince indépendant dans les provinces limitrophes de la Macédoine, du côté de l'Est. Des documents grecs et serbes l’appellent « le despote de la Serbie » (8). Ces deux frères sont aussi appelés « seigneurs serbes » dans une chronique bulgare de l’époque (1296-1413), chronique écrite en Bulgarie même, en langue bulgare et inspirée par des sentiments nettement bulgares (4). Son auteur se rendait très bien compte de ce qu'il écrivait, et son témoignage est tout à fait digne de foi.

Dans le nord-est de la Macédoine régnaient deux rebelles, cousins de l’empereur Uros, les frères Deyanovic, Jean-Dragas et Constantin. Ils tenaient en leur pouvoir les régions situées autour d'Istip, de Strumica, de Kumanovo, de Kratoyo et de Velbuzd. C’est à Constantin que la ville de Velbuzd doït son nom actuel de Kustendil. En 1305, Constantin est appelé par sa fille Hélène « le plus pieux et le plus illustre des Seigneurs de la Serbie » (5): En r4or, on signale l’arrivée à Venise

(1) St. Novakovitch : Les Serbes et les Turcs, p. 144%. C. Jirecek : Geschichte der Serben. I, 493, 430, 433. ë >

(2) F. Miklosich : Monumenta Serbica, p. 480.

(3) E. Miklosich et Jos. Mueller : Acta et diplomata graeca medii aevi, Î, p.353, 558, 589, 571; St. Novakovitch: Les Serbes etles Tures, p. 153, 155, 166; C. Jirecek: Geschichte der Serben, I, 431.

(4) J. Bogdan : Ein Beitrag zur bulgarischen und serbischen Geschichtschreibung (Archiv. für slayvische Philologie, III, p. 527). La chronique « istohneZweifelin Bulgarien und von einem Bulgaren geschrieben worden, ausser dem ist sie in mittel-bulgarischer Recension erhalten » (p. 490). «Die Chronikistganzvom Standpunkte eines Bulgaren geschrieben» (p.492).

(5) EF. Miklosich.et Jos. Mueller : Acta et diplomata græca medii aevi, Il, 260, 261: Nuyakovitch : Les Serbes et les Turcs, p. 190.

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