La Macédoine

Turcs, n'existaient pas comme nation : c'était une multitude dindividus subjugués, opprimés et réduits à Ja dernière misère. Mème Je nom de nation (jazik) avait disparu de la langue et était remplacé par le mot khora qui veut dire la masse, le bas peuple soumis au travail et à la corvée. » C'est ainsi que dépeint les Bulgares sous la domination turque M. Drinoff, historien Bulgare, auteur de nationalité bulgare, professeur d'histoire à l’Université de Kharkow et premier ministre de l'Instruction publique de la Bulgarie restaurée (r). Une telle Bulgarie était-elle capable de « bulgariser » le peuple serbe de Macédoine, sous la domination turque ?

L'exemple de la Serbie est tout différent. Il nous fait nettement voir, au contraire, pourquoi les sentiments serbes des Macédoniens n'ont jarnais varié. Les Etats serbes au nord de la Macédoine ont longtemps survécu (la Serbie jusqu'en 1459, la Bosnie jusqu'en 1463, l’'Herzégoyine jusqu'en 1482 et la Zeta jusqu'en 1499.) Et tant que ces Etats ont existé, ils ont entretenu dans l'âme du peuple de Macédoine l'espoir de la délivrance et du retour à Vétat de choses antérieur. Le souvenir de la manière glorieuse dont les Etats serbes ont succombé Les uns après les autres, riche en glorieux exemples de courage et d'esprit de sacrifice, a été conservé dans la tradition populaire des Macédoniens en même temps qu’il enrichissait la tradition des autres pays serbes. Cependant, les Serbes ne disparaissent pas sous l'invasion turque. Les traces de la part active qu'ils ont prise aux événements sont visibles d’un bout à l’autre de l’histoire de l'empire ottoman dans la péninsule balkanique ; et dans cette activité constante, les Macédoniens ont joué un rôle essentiellement serbe. Ils sont demeurés gardiens de leurs sentiments nationaux serbes : ils ont conservé les églises et monastères et perpétué la culture et les traditions histo-

(1) Periediceskoe Spisanie, IV; 4.

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