La Macédoine

à l'époque où son travail fut exécuté ? Ne se faisait-il pas par là l'interprète du sentiment national de tous les Macédoniens à l'égard des souverains serbes o

De même que les gens d'Eglise, la masse du peuple de Macédoine manifestait aussi ses sentiments serbes. Dans « l'empire de l'empereur infidèle Murat », le peuple serbe passait des jours difficiles et nombre de gens cherchaient à se\soustraire à l'oppression jpar la fuite. Cette émigration avait commencé dès les premiers jours de la conquête des pays serbes par les Turcs, dès 1371, et

s'était poursuivie sans relâche. Cependant, jusqu'à la.

chute de la Bulgarie, en 1393, deux Etats étaient accessibles à ces émigrants de Macédoine : la Bulgarie et la Serbie. Le sentiment d'affinité de race joue le rôle prépondérant en pareilles circonstances : on cherche le refuge chez des proches. Pourtant, personne n’est allé se réfugier en Bulgarie macédonienne ; tout le monde a cherché le salut uniquement en Serbie. Une des premières réfugiées connues de nous fut Jefimia, femme du despote serbe Ugljesa, dont la résidence, ainsi que nous l'avons vu, était à Seres. Vuk Brankovic, fils de Branko Mladenovic, seigneur d'Ochrida et de ses environs, se trouva également en Serbie après 1371, en qualité de sagneur d'une partie de la plaine de Kossoyo et de ses alentours (x). e Ce qui vient d'être dit en parlant des réfugiés notables s'applique également au peuple : il émigrait uniquement en Serbie ou cherchait un refuge parmi les Serbes en général. Après la bataille de la Marica, en 1371, un grand nombre de gens de condition ordinaire étaient allés en Serbie, avec leurs familles et tous leurs biens mobiliers. Certains éléments sont allés au Monténégro (2), et d’autres en d'autres pays serbes. Et partout où ils se fixaient, ils étaient considérés comme Serbes de race. Un groupe d'émigrants macédoniens de Kratovo

(4) L. Kovacevic: Vuk Brankovic, Belgrade, 1888, p: 415. @) G. S. Rakovski : Gorski Putnik: Novi Sad, 1857, p. 267-268 (en bulgare ).