La Macédoine

Siméon (Stephan Nemanja) et de Saint-Sava (le lils de Stephan Nemanja, premier archevêque serbe) (1).

A cette époque, les Turcs étaient arrivés à l'apogée de leur puissance. Le peuple serbe, privé de son chef, ne possédant plus de centre de nationalité, de religion el de culture, sans directives, traversait des temps lerribles. Les villages dépeuplés, les églises en ruines, le peuple dispersé en exil, les champs incultes couverts de mauvaises herbes, tel était le tableau des pays serbes à cette époque. La littérature disparaît complètement ; on n’en trouve de très faibles vestiges que dans les montagnes reculées et les endroits abrités, loin des voies de communication turques. Durant cette période, les Serbes ne purent produire en Macédoine que quelques copies sans grand intérêt, pour la plupart des transeri ptions des livres liturgiques, destinées à préserver la religion de l'oubli ainsi, on copia, en 1915, un livre de cantiques à Istip ; en 15°6, un bréviaire, à Kratovo ; en 1545, un nénologe au monastère de Sleptce ; en 19/7, les sermons de Jovan Zlatousti (Saint-Chrysostome) au monastère de SaintJean-le-Précurseur, et quelques autres livres sembla-

bles (>). Les copistes de tous ces livres étaient des Macé- -

doniens (3). C’est tout ce que le peuple serbe fut en mesure de

produire à cette époque. Si une aussi faible activité n'était point capable d'améliorer l'état précaire de la population, elle suffit néanmoins à démontrer les sentiments serbes du peuple. Les maigres inscriptions trouvées dans les livres et les manuscrits de cette époque, pareilles à des plaintes d'outre-tombe, rappellent le glorieux passé serbe. Bien que brèves, elles révèlent l’âme serbe dans la population de la Macédoine. « O Stephan, pieux empereur, où es-tu maintenant ! » dit plaintivement une . courte inscription, du xvr° siècle, écrite par un moine du

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(1) P. Kondakow : Makedonija: Petrograd, 1909, p. 186.

(2) L. Stoïanovic, o. e., nos 425, 455, 532, 540, 573, 5641, etc.

(3) « Origimaires de Debar », « des environs de Debar » (n9s 546, 513); « le prêtre Raleta, originaire d'Istip » (n° 425), etc:

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