La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits

D'APRÈS LE REGISTRE-JOURNAL DU TEMPLE 17

Ces pages d'écriture sont retrouvées. Faites au Temple par Damont qui tenait à conserver par devers lui des textes complets, elles n’ont, depuis le Temple, quitté Damont que pour aller dormir dans la liasse où nous les avons découvertes.

Si, d’ailleurs, l’ancien commissaire civil, devenu « membre du Bureau de charité », ignorait le sort de sa pièce, il semble bien que d’autres l’aient su.

Et d’abord, l'historien Simien Despréaux. Ancien professeur de belles-lettres au collège royal de Louis-le-Grand, auteur des Annales historiques de la Maison de France, auteur surtout d’un Louis XVII, publié au moment de l'enquête de 1817, il a très intelligemment participé à cette enquête, indiqué la marche à suivre, signalé des témoins et des sources. Ses lettres (pour la plupart inédites) sont fort instructives. Il avait lui-même interrogé les « témoins oculaires » et consulté les documents originaux. On peut considérer comme démontré que certaines pièces du dossier de la Chancellerie lui ont passé sous les yeux. Par exemple, la déposition, — aujourd'hui encore inédite, —de Gagnié, ancien chef de bouche au Temple, est utilisée de la façon la plus évidente, la plus servile, dans son ouvrage (pp. 157 et suivantes). Or, dans une lettre « à S. E. Mgr le garde des sceaux », datée du 5 août 1817, Simien Despréaux écrit : « Le sieur Lasne vient de remettre directement à M. le comte de Pradel les procès-verbaux des commissaires de la Convention et des commissaires de section ‘ ainsi que l'acte civil constatant le décès du fils de Louis XVI et plusieurs autres pièces relatives à cet objet. » Rien de plus exact que cette information : les documents mentionnés se trouvent, aujourd'hui encore, dans le dossier Pradel. On peut done croire Simien Despréaux lorsqu'il dit, dans la même lettre : « Mais ce qui porte encore plus la conviction dans l'âme, c'est le procès-verbal dressé dans l’intérieur du Temple

pendant les trois jours d'exposition du corps de Louis XVII. On

fit comparaître pendant ces trois jours tous les officiers el sousofficiers des gardes montantes et descendantes, ete. ». Il est vrai

faitement accueilli; que ce personnage devait le présenter à $. A. R. Madame la duchesse d'Angoulême, mais qu'ayant manqué un ou deux rendez-vous, de nouveaux malheurs affligèrent la famille royale, et il ne fut point présenté ».

1 Par procès-verbaux, entendez, non be les procès-verbaux proprement dits, mais les rapports, actes, arrêtés, lettres. C’est, à l’époque, un sens Courant du mot. Lorsque Sevestre disait déjà, à la tribune de la Convention, le 21 prairial : « Tout est constaté. Voici les procès-verbaux qui demeureront déposés dans vos archives », il donnait le même sens à ce terme,