La patrie Serbe

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mari, fit forturer Radoïtza. On alluma du feu sur la poitrine du jeune homme, mais leHaïdouk resta immobile. On plaça un serpent contre son sein, Radoïtza ne Îrémit pas. Sous chacun de ses ongles furent enfoncés des clous. Radoïtza supporta ce tourment sans soupirer. Alors les belles filles dansèrent ; la ronde était conduite par la jolie Haïkouna qui à chaque pas franchissait le corps du supplicié étendu sur le sol. La danse de Haïkouna mettait un frisson de volupté dans l'âme des. spectateurs. Radoïtza ne put demeurer impassible, il entr'ouvrit les paupières:

« Sentant qu'elle est là, le petit Radoitza risque un regard de son œil droit pendant que. de l'œil gauche, il sourit dans sa moustache.

La jeune Haïkouna l'a vu. Elle prend son mouchoir de soie et le jette prestement sur le visage de Radé, alin que ses compagnes ne puissent rien voir.

Ensuite elle dit à son père:

_— Mon pauvre père, ne souille point ton âme d'un erime ; fais emporter le captif et fais-le enterrer.

La femme de lAga intervint.

—N'allez pas l'enterrer, le brigand | Qu'on le jette dans la mer profonde : sa belle chair de Haidouk servira de nourriture aux poissons.

L'Aga prit le corps du petit Radoitza et le jeta dans la mer.

Mais Radé savait nager à ravir. Il s'éloigna à grandes brassées ét reprit terre sur un rivage éloigné en sé-

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criant : 4 Allons, mes dents blanches el fines. retirez-moi ces clous de dessous ces ongles ! Et s'étant assis, il mit ses pieds en croix, il en retira les clous qu'il plaça ensuite dans son sein. Cependant Radé ne voulait pas rester inactii. Dès que la nuit noire