La patrie Serbe

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A la face des Grandes Puissances, le petit Monténégro enflamma l’allumette destinée à faire exploser les poudres. Le Roi Nicolas d'un mouvement délicieusement ironique à l'adresse de la majestueuse suilisance des principaux Etats qui refusaient d'écouter ses doléances, jeta la bombe incendiaire. De la colline dominant Podgoritza, le Prince Pierre tira, le 9 octobre, sur Planinitza, le premier coup de canon destiné à réveiller les plus formidables échos de l'histoire.

La petite armée monténégrine, forte d'environ quarante mille hommes, entra seule, indépendante ef hardie, dans la lice des combats tandis que sa grande sœur de Serbie, que ses alliées grecques et bulgares attendaient poliment l'inévitable résultat d'inutiles pourparlers. Pourparlers déjà accompagnés parles crépitements des fusils arnoutes qui illuminaient d'éclairs la frontière serbe du côté de Ristoyatz.

L'état-major monténégrin élait parfaitement documenté sur l'ennemi, ef son plan se trouvait très bien conçu. Impertinents pour l'opinion de l'Europe hésitante selon sa coutume, les soldats du Roi Nicolas coururent à l'aftaque. L'élan de ces troupes leur coûta cher, mais aucune résistance ne fut capable de dompter leur impétuosité. Ils ‘étaient si fougueux, 0es montagnards, qu'ils s'attirèrent les sages remontrances du Prince Danilo leur commandant en cheî.

Six jours sulhirent pour ouvrir au général Voukovitch le Sandjak de Novi-Bazar et lui donner les trois importantesforteresses de Biélopolie, Bérana, Vissilar, contenant sept à huit cents soldats. Les rives du lac de Scufari furent ensanglantées; en trois ou quatre jours. Planinitza, Rogai, Detchitch se livrèrent au général Lazarovitch. Le dimanche 13 octobre Vrania et Scniptanix appartenaient aux Monténégrins qui lurent alors