La patrie Serbe

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dans le ciel, sur le sol, c'était une bouillie faite de fange. de chair, de sang.pétris ensemble. sous les pas des soldats. Le colonel commandant le 7° régiment tomba dans ce sanglant enlisement.Le commandant Nicolaïevitch et les derniers officiers ralliant leurs hommes coururent désespérément se battre à l'arme blanche. Magnétisés, les survivants du 7° régiment luttaient comme des fous. Sous la voûte embrasée, isrmée par le passage des obus et la réflection des nuées rougies par le feu, les diables serbes bousculèrent les Tures. À leur tête marchait au pas de course le commandant Nicolaïevitch, comprimant une douleur qu'il ne sentait pas dans son exaltation. Il entraînait ses hommes, le dos troué par une large blessure, le haut du corps déchiré par les balles et par un éclat d’obus qui lui avaient labouré les épaules. [orage redoublait d'intensité. Les notes aiguës des trompettes égralignaient l'air et planaient au-dessus des vociférations. Les explosions déchirant là terre, les chutes de pierres retombantes, les bris des arbres rompus, les gémissements des balles faisaient un tapage dans lequel sombrait toute pensée. L'obseurité ajoutait à ces horreurs. La nuit s'appesantissait, seules les flammes incessantes jaillies de partout mettaient en valeur les faces noircies par la poudre, les faces démoniaques où brillaient des yeux d'hallucinés, où grimaçaient des rictus sur des dents grinçantes .

Encore blessé deux fois, blessé aux jambes, sans cela il ne serait jamais tombé, le commandant Nicolaïeviteh s'alfaissa. Les Turos restaient en échec, la victoire nétait pas pour eux. |

Deux régiments avaient, sur ce point, maïtrisé un corps d'armée ture. On doit pourtant ajouter que la

cavalerie avait pris, plus loin, une parb active à cette &