La patrie Serbe

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bafaïlle, sauvant l'infanterie de l’enveloppement. Les troupes ottomanes s'étaient bien conduites : il ne faudraït pas croire le contraire, cette erreur rabaïisserait le courage des Serbes.

La nuit amena l'apaisement sur le champ de bataïlle. Du sein de l'obscurité ne montèrent plus vers le ciel, que les plaintes des mourants ef des blessés criant leur douleur à Dieu. La division du Danube meurtrie, décimée, demeuraif enracinée,

À l'aile droite le combat se Poursuivait entre les Turcs et la division de la Morava (I ban). M. Henry Barby nous raconte un épisode dépeignant la fraîcheur de race des soldats serbes (1). Enthousiasmés par l’aide donnée par l'artillerie, quand l'aube répandit sur le champ de carnage sa pâle clarté diffuse, les fantassins étreignirent et caressèrent les canons. :

Le choc le plus rude eut lieu le 24. Ce. jour-là, cent trois mille Serbes se heurtèrent contre cent dix mille Turcs. Selon l’habitude,les Serbes étaient en infériorité de nombre: comme toujours ils furent victorieux. La première aurore vit l'élégante silhouette du Prince Alexardre montant en auto pour être le plus rapidement possible, transporté sur les divers théâtres des opérations. Les grondements vers lesquels se dirigeaient le Prince agifaient l'air de leur menace. Dans la pâleur de celle matinée naissante, l'âme du Jeune Général était étreinte par une cruelle expectative ; les lointains mugissements prenaient une émotionnante signification e6

faisaient battre son cœur. Le sphinx de l'avenir se dressait devant le Prince qui cherchait à déchiffrer la terrible“énigme, Les soldats massés sur la route acclamaient leur chef dont la jeunesse éclatante symbolisait

1. Barby, Victoires serbes.

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