La patrie Serbe

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144 LA PATRIE SERBE

pour eux la Victoire.la Révanche, gagnées sur les siècles tyranniques. Ces milliers de combattants s'apprètaient à jeter leur courage dans la lutte qui faisait entendre ses roulements mystérieux. L'image de la sainte Serbie brillait devant les ardentes ivmaginations des soldats. Une rumeur s'élevait graduellement,elle était composée d'appels brefs, de piétinements, de cris. Quelquelois l'hymne d'un régiment sur le point de mourir s'élevait au-dessus de cette basse proiunde. Le tapage de l'artil= lerie confondait tout. Les grondements, à chaque instant plus puissants, montaient en un lent crescendo qui enflait dans l'atmosphère bourdonnante. Cela fut bientôt un brouhaha comparable seulement à celui de la tempête lorsque la mer furieuse frappe une falaise creusée de grottes.

Le principal effort fut porté vers le centre. Les soldats de la Drina bondirent par échelons à l'assaut ; leur héroïsme lit naître des actes de sublime abnégation. Privé de munitions, à peine à six cents mètres des Turcs, le 18° d'infanterie se rua à la baïonnette (1). Sur les soldats les balles tombaient drues. La mort fauchait de larges andains dans les rangs des assaillants que la pluie de feu n'arrètait pas:

Lorsque la victoire fut certaine, une moisson de grands Slaves blonds, aux sveltesses de roseaux, jonchaient le sol revêtu d'une boue teintée d'incarnal. La cavalerie termina l'œuvre commencée par l'infan-

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terie. Au milieu du jour le sphinx parla au Prince Alexandre

resté sans repos sous le feu. Le sphinx répondit au Général de vingt-quatre ans el lui apprit que la plus

1. Barby, Victoires serbes.