La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE rs 145

grande bataille de la guerre, la bataille de Koumanovo lui appartenait.

La fuite rapide des Turcs laissa aux Serbes un important matériel, elle leur donna Uskub,

La ville suivait mollément les courbes d’un terrain accidenté; vers sa joliesse aérienne avançait l’armée heureuse, inquiétée quand même un peu par une marche si rapide. La cité se précisait, on avait d'abord deviné les hautes aiguilles de ses minarcts, les larges toitures basses Se distinguèrent ensuite. A chaque instant la vision devenait plus nette. Baignée d'air léger, la captive délivrée se parait de toutes ses grâces pour recevoir ses vainqueurs. Les acclamations s’éeroulèrent sur les cavaliers, quand les sabots de leurs chevaux retentirent dans les rues égayées par les couleurs serbes pavoisant les fenêtres, les balcons surplombants.

Une indicible émotion fit frémir la Serbie entière lorsque le télégraphe répandit dans le pays là nouvelle de cette joie. Les Serbes ne dormirent point sur leurs succès, ils se hâtèrent vers le sud.

Deux jours plus tard Vélès s'abandonnait. Chtip parut aux cavaliers serbes débarassée du joug ottoman par ses habitants, qui, ayant pris les armes de l'arsenal, avaient mis en fuite les soldats Turcs.

La Ir° et la Ile armée s’unirent sans tarder pour aller vérs Monastir. Avec une étonnante vélocité, les drapeaux tricolores volaient sur la Macédoine. La débandale turque fut un affolement d'autant plus verligineux que les soldats du Sultan étaient confiants et certains d'une victoire facile, mais l'histoire avait emporté bien loin l'époque de Kossoyo. Il y eut un grand désordre sur les Toutes éencombrées de fugitifs qui traînaient avec eux leur famille, leur bétail, leurs petites richesses. Les

régiments défaits bousculaient les émigrants sur les10