La patrie Serbe

148 LA PATRIE SERBE.

L'honneur de cette victoire appartenait presque exclusivement à l'infanterie.

e Du fond de la caverne où il repose, Marko Kralievitch, tressaillit en entendant les hymnes serbes chantés sur les sommets conquis. Son fidèle Gharatz, reniflant la poudré, s'ébroua d'aise. Les Serbes descendirent sur Prilep, ils y entrèrentivres de victoire au milieu d’une population délirante de joie. Leur travail n’était pourtant pas términé, ils croyaient à la fuite des Turcs. Ceux-ci, contrairement à l'idée qu'onavait d'eux, s'étaient seulementrepliés sur le Bakarno-Gouyno, nœud du sys-

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l tème montagneux s'abaissant vers Prilep et Monastir. e La Cerna traçaitises lacets dans la plaine ; avant de fermer son étroit enlacement autour des monts Seltza

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et de se jeter dans le Vardar, elle étreignait de son cours serpentueux les massifs des collines. Les petites rivières alfluaient nombreuses vers la Gerna, leurs minces filets emprisonnaient d'un réseau de mailles brillantees les innombrables plissures du pays convulsé. Plus bas, en déssous de Monastir, des coupes vertes contenaient les eaux paisibles des lacs qui dérobaient au ciel un peu d'azur. Avant de posséder Bitolj, (4) la rose de la Macédoine, les lacs et les frais pâturages, les Serbes durent encore verser beaucoup de sang.

Une séconde bataille commentça en arrière de Prilep. Kara Saïd Pacha maïntenait ses hommes au-dessus de la vallée. Le général Yourichitch accepta la lutte présentée sous des auspices défavorables. Les Serbes, en nombre très inférieur, se déployèrent dans l'ampleur d'une grande plaine; ils étaient à la merci d un ennemi dissimulé parmi les rides des collines. Tranquilles autant qu'àla parade, les bataillons de la Drina prirent

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1. Monastir,