La patrie Serbe

186: LA PATRIE SERBE

Herzégovine, les malheureux Bosniaques avaient concu l’espoir d'obtenir une législation plus douce que celle dont la Turquie les pressurait. Ils s'apercurent bientôt que le remède était pire que le mal. En 1882 ils se révoltèrent, maisce mouvement ne leur procura pas degrands avantages. ]ls eurent beau implorer une constitutionparticulière, ils ne purent avoir gain de cause et l'annexion de leur pays en 1908 fut le coup de grâce. Jamais les Yougoslaves ne s’habituèrent à cette idée. On comprendra quelle stupide insulte l’Archidue fit aux sentiments serbes en venant diriger les manœuvres de ses troupes près de lafrontière,au moment de l'anniversaire vénéré, et en choisissant le jour même de la iète pour parader à Sarajevo. Il y avait dans cette démonstration un tel manque de tact qu'il semble impossible que le Prince ou plutôt son entourage n aient pas désiré une catastrophe. Le gouvernement du Roï Pierre éprouvait des craintes en voyant l'héritier de la couronne de Saint-Etienne s’apprèter à narguer le patriotisme yougoslave. On pria mème le Prince de retarder son voyage : « M. Pachitch discrètement essaya d'indiquer au Ballplatz les périls auxquels s'exposait l’Archidue ; le 21 juin, le ministre serbe à Vienne avertit le ministre des Aîlaires étrangères que son gouvernement avait des raisons de croire qu'un complot s'organisait en Bosnie. Le chancelier ne tintaucun compte de cet avis, etil écarta avecle même dédainlesindications quela police de Belgrade lui donnait sur Tchabrinovitch (1). »

Pendant ce jour néfaste, après le petit attentat de Tchabrinoviteh, individu qui paraît mêlé à des tripotages avec la police Autrichienne, et de qui le père était

1. Ernest Denis : la Grande Serbie.

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