La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE , 187

au service de la même police, le général Potiorek insista auprès de l'Archiduc pour qu'il ne renonçât pas à la promenade projetée. (Je connais mes Bosniaques)), ditil, «il n’y a jamais deux attentats dans la même journée, Vous manqueriez une ovation splendide (1) ».

Par centaines on à pendu les pauvres Tchèques, les pauvres Bosniaques, coupables d'aimer la Serbie. On n'a pas pendu le général Potiorek. Non seulement on ne l’a pas pendu, mais on lui a laissé son corps d'armée, et ce futlui quicommanda les troupes destinées au début de la guerre à envahir la Serbie, troupes si magistralement battues par Putnik.

Pour venger un crime cherché, l'Autriche voulait faire pendre des Serbes, elle voulait faire dégrader des olliciers serbes, des fonctionnaires serbes.

Elle voulait introduire des Germains et des Magyars dans la police serbe. Elle manigançait une infiltration. Elle préparait aussi une humiliation pour dire au monde qu'il était impossible d'accorder quelque confiance à la parole du gouvernement de Belgrade. Les conditions les plus dures furent imposées à la Serbie. Des conditions si dures que Sir Edward Grey s'en étonna. La Serbie était petite malgré sa gloire, elle aurait cédé une fois de plus à la pression de l'Europe. Elle avait déjà cédé sur presque tous les points. L’Autriche, craignant sa complète docilité, brusqua les événements. .

L’attentat d’un fou, attentat qui fut certainement une joie pour nombre d’Autrichiens haut placés, méritait pour expiation la destruction d’une race: Pourtant si les Austro-Boches rendent un peuple entier responsable du geste d'un de ses fils, pourquoi ne font-ils pas entrer

1. LaGrande Serbie.