La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE 6à

abattaient, La nature paisible s’animait à leur passage pour devenir meurtrière. Du sommet des crêtes, de la profondeur des ravins, descendait ou montait la mort. On fouillait la campagne, mais les agiles Haïdouks restaient introuvables. On cernait les maisons, onles brülait, les Haïdouks s'étaient enfuis. Ces hommes intrépides se recrutaient dans toutes les classes de la société. Le riche paysan, le pauvre laboureur, le commerçant, communiaient dans la même horreur de l'envahisseur. Les Haïdouks étaient le cœur dela Serbie, ils étaient son Sang, son ardeur, son amour,sa haine, sa sève.lls étaient les véritables enfants de la terre serbe, ils vivaient intimement liés à elle. Le peuple les adorait. Aucune chaumière, aucune habitation ne leur restait fermée. Sur la table la plus fruste ils trouvaient toujours de la nourriture et-du bon vin, Ils faisaient la loi et les jolies filles leur réservaient leur beauté.

Sur le rivage de l'Adriatique étaient les Ouskoques. Haïdouks de la mer. vaillants corsaires, ils lançaient leurs embarcations sur les vagues et par les nuits de tempête abordaient les navires turcs et vénitiens pour exterminer l'équipage.

Dès l’arrivée des Ottomans, de nombreuses émigrations eurent lieu. Oppressés parles conquérants, les Serbes quittaient leurs villages, leurs champs ét remontaient au Nord. S’étant portés en masse vers la Hongrie ils y fondèrent de puissantes colonies et eurent même leur despote, À la fin du xyu° siècle trente-sept mille familles abandonnèrent la Vieille Serbie pour se fixer dans le Banat, en Syrmie et en Slavonie, Le Patriarche d’Ipek, Tcharnoïevitch, guidait cette émigralion, Nous voyons, en 1138 et 1878, d'autres vagues de lugilifs.

La véritable lutte pour l'indépendance de la Serbie commença en 180%. Bientôt les Haïdouks solidement