La patrie Serbe

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LA PATRIE SERBE 91

monie. Les bouteilles tombent, les vieilles « baba » injurient leurs voisines : les plus malins qui ont apporté des récipients en métal se sauvent de la bagarre.

À Belgrade la bénédiction a lieu près de la Save. La superstition veut que les filets d'eau échäppés aux cuves, en retournant dans le fleuve, le sanctifie. On se presse alors sur la berge et chaque année quelques personzes perdant pied vont prendre de désagréables baignades, Les flacons qui ont eu la chance de sortir indemnes de la bataille sont précieusement gardés jusqu’à l’année Suivante ; quelques brins de basilic les ferment. Le basilic est une plante très recherchée. Toujours deux Ou {rois tiges demeurent accrochées près de l'icone.

Naturellement l'après-midi on danse près de la croix. Les esprits chagrins de notre race latine cherchent souvent le mauvais côté des choses, ils considèrent parfois la danse comme un péché. La naïve simplicité serbe ne trouve pas du mal là où il n’en existe pas. Sous les regards bienveillants des popes, on danse près des Croix et devant les monastères.

CarÊme

Le carême ne tarde pas à arriver, il n’est pas apporté comme en France et en Italie, par le vent d'insanité du Carnaval. Il n'y a pas pour transformer la Serbie, durant quarante-huit heures, en un vaste asile d’aliénés, de jours analogues à nos lundi et mardis, gras Pourtant là mieux qu'ailleurs on pourrait invoquer le prétexte d'une détente préventive. Le Carême suivi par les paysans serbes ferait honte à nos plus rigides dévotes. Ce carême extrêmement sévère dure sept