La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

PRÉFACE v

Pour la société, l'extinction de ce qui divise les hommes serait chose indifférente en soi. — Mais, dira-t-on, la répercussion sur la société des innombrables transformations individuelles ? — Cette répercussion ne peut être pour la société qu'éminemment bienfaisante. Quoi de plus heureux, socialement, que l'élimination du plus puissant ferment de défiance, de haine, d’orgueil, d’injustice et de persécution ?

Non certes, nos grands Constituants n'ont pas été assez idéologues. Si, avant de donner au culte une organisation d'Etat, ils avaient eu le temps de réfléchir à fond, ils se seraient aperçus qu'un simple chef de famille, quand il envoie son enfant au catéchisme. est déjà un tyran inconscient, puisqu'il circonvient dans le jeune être sa liberté future, déjà un usurpateur, puisqu'il empiète sur le domaine intangible. Ils auraient conclu que la religion, qui est chose de conscience au point qu’elle ne regarde même pas la famille, doit être ignorée du législateur.

Parfois, l’union entre la religion et la société politique peut n'avoir pas de conséquences graves, de nos jours s'entend. Les bûchers ne flambent plus, on peut attendre.

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