La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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classe qui, longtemps mise à l'écart, est à présent suffisamment éclairée pour aspirer au gouvernement ; le Tiers-Etat, en effet, a grandi par le travail et par l'épargne, son esprit politique s'est développé sous l'influence des philosophes.

L'étude des opinions philosophiques et religieuses de la fin du dix-huitième siècle jette une grande clarté dans lhistoire de la Révolution française. Elle montre quel sera l'état d'âme de nos rénovateurs, et par suite leur force ou leur faiblesse contre les vieux préjugés. Ils furent souvent hésitants devant les graves problèmes que soulève la question des rapports de l'Eglise et de l'Etat, et ce ne sont certes pas les plus violents qui ont ie mieux compris le principe moderne de l'Etat laïque.

Quant à l'Eglise, elle ne pourra pas rester indifférente devant ce terrible cataclysme, qui. modifiant de fond en comble tous les rapports sociaux, engloutit pour toujours l'ancien régime. Forcément, malgré les illusions du début, l'antagonisme devait éclater entre elle et la Révolution. On ne peut pas mieux montrer l’opposition des dogmes anciens et des idées modernes qu’en faisant appel au témoignage de contemporains de la grande époque. Voici ce qu'on lit dans « l'Histoire de la Révolution par deux amis de la Liberté » :

« Il n’est pas douteux que la majeure et la très grande majeure partie des prêtres catholiques