La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LÈ PROGRÈS DE L'ESPRIT LAIQUE 63

sont mûrs, mais le bon Dieu ne l’est pas encore. Si j'avais été membre du corps municipal, j'aurais combattu cette mesure avec autant de chaleur qu’eût pu le faire un marguillier ».

Malgré l'arrêté municipal, des gardes nationaux prirent part aux processions et brisèrent quelques vitres en passant devant les maisons non tapissées. Néanmoins une grande partie de l'opinion et de la presse approuvait la municipalité, qui fut défendue à la fois par le « Patriote » de Brissot et le « Père Duchesne » d’Hébert. Quant à l’Assemblée législative, elle prit position dans cette aïffaire des processions par un acte de sagesse et de tolérance : elle refusa d’assister en corps à la procession de St-Germainl’Auxerrois ; mais, respectueuse de la liberté de conscience, elle ne tint pas séance ce jour-là ce qui permit à ses membres catholiques de s'y rendre individuellement. Là-dessus, Brissot écrivit, dans le « Patriote » du 8 juin:

« La religion du législateur, c’est le culte de l'humanité ; ses bonnes œuvres, ce sont de bonnes lois ; son paradis, c'estsa patrie s’il la rend heureuse ». |

A cette époque, pour la politique religieuse, il semble que les révolutionnaires ou 6 Patriotes » se divisent en trois partis, dont les frontières ne sont pas nettement délimitées :

1o Les Catholiques constitutionnels, tels que Lamourette, sônt encore inféodés au principe

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