La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

10 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

niques défendaient d'accorder aucun sacrement aux comédiens |!

- De tels abus ne pouvaient plus être tolérés, il fallait une réforme radicale, D'ailleurs, en beaucoup d’endroits, on se plaignait de la tenue défectueuse des registres de l’état civil.

En décembre 1790, l’Assemblée constituante fut saisie de la question par un projet de décret de Durand-Maillane. Mais on craignait encore - de heurter de front quelques préjugés religieux, en détruisant d’un seul coup des usages séculaires. L'année suivante (14 mai 1791), Bailly présenta une pétition, au nom de la municipalité de Paris, pour obtenir une loi sur l'Etat civil, et Treilhard, qui présidait, lui répondit que « les actes constatant la naissance, le mariage, le décès des citoyens sont en effet des actes purement civils dont les formes doivent être réglées par une loi ».

Cependant, il y avait un nouvel obstacle : le tlergé « non conformiste », réclamait pour ses fidèles le bénéfice du décret de tolérance de 1787 et préférait que ceux-ci aient le droit de s’adresser, Comme les Protestants, aux officiers de justice, plutôt qu'aux prêtres constitutionnels et Patriotes. C'était une adhésion inattendue au principe de sécularisation de l’état civil ; il semblerait donc que le vote de la réforme ne fût alors qu'une simple formalité, puisque désormais l'opposition des plus fanatiques n’était pas