La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA CONVENTION NATIONALE, LA RÉPUBLIQUE 79

ils seront à cet égard dans la dépendance des riches ou dans celle des prêtres..: » ÉbE

(Ou bien, aurait dû penser Robespierre, la grande mesure que prendra la Convention va leur donner à réfléchir : ils comprendront que les prêtres ne sont pas indispensables, et une grande partie du peuple, sentant sa foi chanceler, préfèrera se passer des services du clergé plutôt que de les payer encore. C’est en effet ce quifarriva à la fin de la Révolution).

Les Girondins n’avaient pas attendu cette épitre pour essayer de ridiculiser Robespierre. Leurs journaux prétendaient qu'il voulait faire une secte, et l’on ne se trompait pas beaucoup puisqu'il devait bientôt, en pleine terreur, fonder un culte nouveau. « C’est, disait-on,dans la « Chronique de Paris », une espèce de prêtres qui a ses dévots, ses Maries, ses Madeleines comme le Christ. Toute sa puissance est en quenouille.. Il se fait suivre par les femmes et par les faibles d'esprit. Robespierre est un prêtre et ne sera jamais autre chose ! »

Avec Robespierre et ses Jacobins, le MoyenAge triomphe encore : avec eux pas d’affranchissement possible dans le domaine religieux. On prétend tout réformer, l'Eglise reste debout ; cette Eglise, dira-t-on, a été réformée par la constitution civile: quel trompe-l'œil ! Le clergé

(1) Ce document est reproduit en entier dans l'Histoire parlementaire de Buchez et Roux (T. 20, p. 449).

8.