La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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constitutionnel compte quelques honnêtes gens comme Grégoire, dévoués à la Révolution, mais qu'importe ? Inconsciemment, ils appartiennent, eux aussi, au Moyen-Age. Quel dogme, quelle parcelle de dogme ont-ils rejetés ? Tous sont, et quelques-uns malgré eux, les soldats du pape, les défenseurs de l’obscurantisme contre la pensée libre.

Dans son Histoire « socialiste » de la Révolution (Tome III, p. 233), M. Jaurès se trompe en affirmant que la motion Cambon fut « attaquée et désavouée de toutes parts ». Il se donne d'ailleurs lui-même un démenti en citant le « Patriote français » :

« Cambon a annoncé des ressources plus consolantes, dit Brissot dans le numéro du {14 novembre ; bien loin d'augmenter les contributions, le Comité propose d'en supprimer plusieurs .C’est en réduisant les dépenses qu'il veut qu'on rétablisse les finances ; il est une dépense surtout, exorbilante, imphilosophique, immo- | rale, sur laquelle il appelle la sévérité de l'Assemblée: ce sont les 100 millions employés aux frais du culte catholique ».

Il nous semble qu'il y a là, non pas une « €xpression bien vague de sympathie », comme le prétend M. Jaurès, mais au contraire une adhésion complète, sans aucune réserve, à la motion Cambon. Il est vrai que le passage en question est assez bref, mais cette affaire du