La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

96 LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE

de la Mabilais. Quand il s’agit des indemnités à payer par la République, il fut promis 60.000 livres à Solilhac (1). J’ignore si la somme lui fut jamais comptée.

Lorsque, le 24 mai, sur l’ordre de Hoche, Cormatin fut arrêté à Rennes, Solilhac se trouvait avec lui et quatre autres de ses compagnons. Dans cette occasion, le rôle du général Humbert, le futur « lion amoureux » de Ponsard, ne semble pas avoir été très correct. Ce général ne s’embarrassait de rien, pas plus des devoirs de l'amitié que des difficultés d'aborder un peu plus taid enfrlande. Comme on lui fera remarquer, en 1798, qu’il lui sera difficile, à cause de la flotte anglaise, d’aborder par mer en Irlande avec les quinze cents hommes destinés à l’envahir : (Eh! bien, dira-t-il, nous irons par terre! » Il s'était lié d'amitié, après la paix de la Mabilais, avec Cormatin et Solilhac, et si intime ment qu’il vivait de pair à compagnon avec eux. Il avait même fait en ami avec Solilhac le voyage de Vannes à Rennes; mais, par « uue trahison infâme », il l'avait « fait charger de fers » à leur arrivée dans cette ville (2). Le prisonnier, avec ses compagnons d'armes arrêtés après lui, fut envoyé au général Aubert du Bayet, « pour les faire conduire au château de Ham, ou, provisoirement, à l'ile Pelée, près Cherbourg (3). » De l’île Pelée, ils furent amenés à la Conciergerie, à Paris, le 29 juillet et, le 1e" août, déférés à la Commission de l'Armée de Vintérieur, par décret de la Convention. Le 19 décembre, seul, Cormatin fut condamné à la déportation. Ses lieutenants furent acquittés, mais mis en observation. Solilhac fut gardé prisonnier pendant deux ans. Il ne parut plus ni en Vendée, ni en Bretagne.

A la Restauration, en 1816, il fut porté sur les listes de l'État récapitulatif de la Trémoille, publié par Drochon (4), en ces termes : « De Solilhac (chevalier), commandant de division, propriétaire. »

(1) Savary, t. V, p. 45.

(2) Déclaration du conseil général de l'armée de Scépeaur du 22 juillet 4795. Original aux Archives historiques de la Guerre, armée de l'Ouest, à la date. Savary, t. V,p. 21%. — Chassin, Pacifications, t. 1er, p. 526.

(3) Arrêté de Grenot et Bollel. Savary, V. p. 103.

(4) Drochon : Histoire de lu Vendée militaire de Crétineau-Joly, t. V, p. 67.