La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE 181

Les considérations d'ordre général qui font suite à l’essai historique de M. de Solilhac. classent ce très intéressant mémoire parmi les documents d’information où le cabinet de St-James se renseignait sur les ressources du soulèvement vendéen.

Centralisés aux bureaux du Foreign-Office et transmis au War-Office, ces renseignements servaient de base à la préparation de l’expédition de secours que le gouvernemont anglais se décidait non sans hésitation, à mettre au service de la cause monarchique en France.

Il est nécessaire de rappeler ici la raison secrète de ces hésitations voulues, de ces lenteurs calculées qui laissèrent passer l’occasion d'assurer le succès de la Vendée.

Elle estdans cette politique inspirée par la haine de la France, dont Pitt fut le plus implacable protagoniste.

Tous les moyens lui semblèrent bons pour assurer à son pays la suprématie maritime d’où dépend l'existence de l'Angleterre; et l’un des plus sûrs comme des plus conformes aux traditions de la politique anglaise, fut de ruiner la monarchie française qui l'avait si souvent menacée.

Sous la pression des puissances, inquiètes d’une longue et inexplicable abstention, le cubinet de St-James finit par se déclarer prêt à soutenir la cause des rois, mais il sut sacrifier ce rôle, plus noble mais improductif, aux nécessités de sa politique d'intérêt.

Ce double jeu fit de Pitt l’auxiliaire public et déclaré, mais hésitant et déloyal, de la malheureuse Vendée, et plus sûrement encore l'allié naturel et occulte de la Convention.

Aussi, retrouvons-nous la main de ce Pitt à deux faces dans les premiers troubles qui désorganisèrent la France, dans cette . neutralité d’un spectateur satisfait des désordres qui ruinaient

lui avaient été volés; considéré comme suspect, il fut laissé à l'écart.

Ces mémoires que nous avons retrouvés seraient intéressants à publier.

Si la réputation que M. de Solerac a laissé près de ses compagnons d'armes en Vendée (a), est justifiée, on comprend que M. de Solilhac ait exprimé le désir qu’il n'y eùt pas confusion sur la personne.

(a) Mémoires de Mme de La Rochejaquelein, édition 1817, p.269, 324, édition 1889, p. 3384,