La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

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et abaissaient la nation détestée, dans ce refus de s'unir à la Prusse et à l’Autrichepour une intervention qui pouvait sauver la tête de Louis XVI.

L’Angleterre a laissé assassiner la Vendée comme elle a laissé assassiner Louis XVI.

Au moment où la Vendée repoussait la Révolution de toute l'énergie de son patriotisme, ellerencontra un ennemi plus redoutable parce que. sous des apparences d'amitié, il sut détourner cette énergie vers des projets irréalisables et l’usa par des promesses toujours sans effet.

Les solennelles déclarations du roi Georges IIT, les assurances répétées du cabinet deSt-James «de rendre enfin la tranquillité « à la France et la sûreté à toute l'Europe », lappel fait à tous les Français « de se rallier à l’étendard d’une monarchie hérédi« taire », n’étaient qu'hypocrites manifestations de la foi punique.

Whigs et Tories n’avaient en réalité qu’un unique but qui leur importât : empêcher la France de reprendre en Europe le rang qu'elle y avait occupé.

Un seul, parmi les ministres anglais, parut vouloir franchement l’accomplissement des Déclarations officielles du gouvernement britannique. William Windham, en entrant au WarOffice, allait apporter « à la cause des rois » le concours d'une volonté décidée à lutter contre la contagion révolutionnaire.

Cet honnête homme se refusa à toute politique ambiguë. [1 voulut sincèrementsauver la France par la France en apportant un secours effectif aux « francs-royalistes » de la Vendée.

Conquis par l’'énergique ténacité de Puisaye, il travailla, sous l’ardente impulsion du grand conspirateur, au rétablissement de la monarchie par le loyalisme vendéen.

Mais il se heurta dans le Conseil même à une influence occulte et contraire, où se rencontre l'explication de ces atermoiements, de ces retards, de cette multitude d'opérations insignifiantes ou contradictoires destinées à faire échouer le coup décisif qui devait sauver la Vendée et la monarchie française.

Ces manœuvres furent publiquement révélées dans cette mémorable séance du Parlement où Windham, après le désastre de Quiberon, vint, l’âme désespérée, s’accuser d’avoir provoqué